Écoutons les jeunes – agissons maintenant!

Le ministre de l'Énergie, Claude Turmes, a participé au Conseil "Énergie" qui s'est tenu le 4 mars 2019 à Bruxelles

©Union européenne Claude Turmes, ministre de l’Énergie, au Conseil "Énergie"
Claude Turmes, ministre de l’Énergie, au Conseil "Énergie"

 

Les ministres étaient invités à mener un débat d'orientation public sur les aspects liés à l'énergie de la récente communication de la Commission intitulée "Une planète propre pour tous" qui est une vision stratégique à long terme pour une économie neutre pour le climat. Pour le ministre de l'Énergie, Claude Turmes, l'enjeu de ce débat est clair: "Lorsque nous parlons de 2050, soyons réalistes: c'est de l'avenir, de survie de nos enfants et des futures générations dont nous parlons. Et cela nous confère une responsabilité toute particulière. Spécialement, lorsque nous voyons les dizaines de milliers de jeunes manifester dans les rues de nos villes et nous demander des comptes et d'agir, pas pour nous, pour eux, pour leur planète, pour leur avenir. C'est de 1,5°C de réchauffement dont ils parlent. C'est d'un monde net-zéro carbone en 2050 qu'ils exigent de nous."

Une vraie solidarité européenne contre l'essor du nucléaire 

Le ministre a regretté que 6 des 8 scénarios proposés par la Commission européenne ne permettent pas ce niveau d'ambition. Il a ensuite relevé que les deux derniers contenaient une part de nucléaire impliquant la mise en route de quelque 60 nouveaux réacteurs nucléaires en Europe alors que ceci ne reflète pas le contenu des plans nationaux des pays concernés.  Claude Turmes a ainsi demandé à la Commission européenne plus de transparence dans ce domaine. Il a également rappelé que la solidarité européenne en matière d'énergie signifiait aussi de ne pas installer de centrales nucléaires à la frontière des pays voisins. Il a enfin douté que les jeunes européens étaient enthousiastes pour une énergie dangereuse, la gestion du démantèlement ou des déchets radioactifs.

100% renouvelables – un scénario réaliste pour l'Europe

C'est pour cela que le Luxembourg a lancé à la signature de like minded, un papier enjoignant la Commission européenne de travailler sur un scenario 100% d'énergie renouvelable pour 2050. Il a été contresigné par l'Autriche, la Lituanie et l'Irlande soutenu par le Portugal et l'Espagne. "Nous savons dès aujourd'hui, qu'il s'agit d'un scénario technologiquement et économiquement réaliste à même de créer en Europe de la croissance et de l'emploi plus que tout autre secteur", a noté le ministre.

Un tel scénario exigeant demandera à tous un effort de financement conséquent. Pour le ministre, le financement est la clé de voûte de l'ensemble, mais ces investissements massifs seront largement compensés par une diminution drastique de nombreux coûts. Comme le souligne la Commission européenne dans sa communication, les gains en termes de coûts sur la santé seront substantiels et les coûts de l'inaction seront considérables, comme par exemple ceux des inondations de plus en plus fréquentes. Sans parler des 350 milliards d'euros dépensés annuellement dans la facture énergétique fossile de l'Union européenne.

"Il me semble donc vraiment nécessaire et inévitable que la Commission soit à la tête de ce mouvement et mette à disposition des États membres un scénario qui représente réellement l'avenir, le futur et l'horizon 2050", a conclu le ministre.

Étiquetage des pneus: réduire la consommation, le bruit et la pollution

Le Conseil avait également pour objectif de dégager une orientation générale sur la proposition de règlement sur l'étiquetage des pneumatiques. La proposition vise à fournir aux consommateurs de plus amples informations sur l'efficacité en carburant, la sécurité et le bruit des pneumatiques avant qu'ils n'en achètent, contribuant ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le bruit dû à la circulation et à rendre les routes européennes plus sûres.

Durant son intervention à ce sujet, le ministre a appelé à plus d'ambition lors des négociations avec le Parlement européen: "Nous connaissons l'importance des pneumatiques dans la consommation de carburant des véhicules, c'est non-négligeable. Au-delà, il y a également la nécessité de réduire rapidement les rejets de micro-plastiques dans la nature. Pour ce faire, nous avons besoin d'innovation dans la technologie des pneumatiques qui réduirait, voire qui éliminerait les rejets de ces plastiques. Ce n'est évidemment pas l'étiquette sur les pneumatiques qui changera complètement la donne mais elle devrait permettre aux consommateurs de pouvoir faire un choix averti sur le type de pneus qu'ils peuvent acheter."

Communiqué par le ministère de l'Énergie et de l'Aménagement du territoire

 

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